Les Oreilles loin du Front

La fabrique du refugié du consulat des réfugiés à l’administration des demandeurs d’asile
avec Karen Akoka



Mercredi 6 janvier, on a reçu la sociologue Karen Akoka, auteure d’une thèse intitulée La Fabrique du réfugié (1952-1992) : du consulat des réfugiés à l’administration des demandeurs d’asile.

Présentation de la thèse : "Depuis la création de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides en 1952, où il s’apparente à un consulat pour les réfugiés, jusqu’en 1992, où s’achève sa reconfiguration en administration des demandeurs d’asile, le travail de Karen Akoka retrace la carrière et la trajectoire de la catégorie d’intervention publique du réfugié. Au cours de cette période, la question de l’asile est en effet reformulée en passant du « problème » des réfugiés, à celui des demandeurs d’asile, désignant à chaque fois une catégorie cible à destination de laquelle l’action publique s’oriente en guise de solution. Cette thèse qui appréhende la catégorie de réfugié à partir de ses usages montre qu’il n’y a pas de réfugié « naturel », auquel correspondraient ou non les candidats à l’asile, de la même manière que la Convention de Genève ou la loi sur la création de l’Ofpra ne peuvent être considérées comme des textes neutres qui seraient applicables de façon objective si tant est que les institutions chargées de le faire soient indépendantes. Politiquement et historiquement situés, ces textes n’en sont pas moins des textes flous pouvant être interprétés de manière différente selon les besoins et les périodes. La recherche menée fait ainsi apparaître une catégorie de réfugié qui se reconfigure avec les transformations de l’institution chargée de l’attribuer : celles du profil et des trajectoires sociales de ses agents, de leurs pratiques et des dispositifs organisationnels qui les encadrent, eux-mêmes articulés à des politiques publiques spécifiques."



Fichier audio :

16.01.06.Karen.Akoka.mp3 (MP3 - 95.2 Mo)